« Santeria » est sortie en 1996 sur l’album éponyme Sublime, le troisième et dernier album studio du groupe. Le disque est paru à titre posthume, deux mois après la mort de Bradley Nowell, chanteur et guitariste du groupe. « Santeria » est l’un des titres qui a permis à Sublime de percer auprès d’un public beaucoup plus large après la tragédie. La chanson a été enregistrée dans les derniers mois de vie de Nowell, à une période où le groupe mélangeait de façon très instinctive le reggae, le punk et les sonorités latines. C’est un morceau devenu culte, notamment sur les radios alternatives américaines.
De quoi ça parle ?
La chanson met en scène un narrateur jaloux, amer, prêt à se venger de l’homme qui lui a “volé” sa copine. Il ne pratique pas la Santeria, mais il rêve de régler ses comptes, armé d’un pistolet, avec ce fameux « Sancho ». Le ton est à la fois menaçant et désabusé, entre humour noir et douleur bien réelle. Le mot “Heina” fait référence à une petite amie, dans l’argot chicano. Malgré son ambiance ensoleillée, la chanson parle de frustration, d’un amour perdu, et d’une rage contenue. La « Santeria », dans le titre, évoque une magie spirituelle qu’il ne maîtrise pas… mais qu’il fantasme presque, comme si cela pouvait lui ramener la paix intérieure.
Anecdotes et interviews
🌴 Le riff principal existait depuis longtemps
Avant Santeria, le groupe avait sorti une chanson obscure appelée Lincoln Highway Dub sur un album précédent. Le riff de guitare est exactement le même, mais joué sans paroles. Bradley Nowell a repris cette base pour en faire un morceau complet, avec une vraie narration.
🐕 La voix de Lou Dog est dans le clip
Lou Dog, le dalmatien de Bradley Nowell, est devenu une vraie mascotte du groupe. Dans le clip de Santeria, il apparaît plusieurs fois, comme un hommage à Nowell. Après la mort du chanteur, Lou Dog a été confié à un membre de l’équipe du groupe, et a continué à les suivre en tournée.
🔫 « Daddy’s got a new .45 » est devenu une punchline culte
Cette phrase est l’une des plus reprises par les fans. Sur scène, le public la crie à l’unisson. Elle est devenue une image forte de la chanson, entre ironie et menace.
📻 La chanson a percé après la mort de Bradley Nowell
Lorsque le morceau a commencé à tourner à la radio, Sublime n’existait déjà plus sous sa forme originale. L’album a connu un énorme succès commercial, porté par cette chanson, What I Got, et Wrong Way.
🎤 Brad avait ce truc : il écrivait des textes complètement décalés, presque violents, mais toujours avec un fond de tendresse. C’était une sorte de cri d’amour maladroit, plein de contradictions. — Eric Wilson (bassiste de Sublime), interview Rolling Stone (1997)
🎤 Il détestait la violence, mais parfois il écrivait des trucs comme *Santeria* juste pour se libérer. C’était sa manière de canaliser ce qu’il ressentait, sans jamais être 100 % sérieux. — Miguel Happoldt, producteur et ami proche du groupe
Paroles et traduction
I don’t practice Santeria
➝ Je ne pratique pas la Santeria
I ain’t got no crystal ball
➝ J’ai pas de boule de cristal
Well, I had a million dollars
➝ Bon, si j’avais un million de dollars
But I, I’d spend it all
➝ Je le dépenserais sans hésiter
If I could find that Heina
➝ Si je pouvais retrouver cette fille
And that Sancho that she’s found
➝ Et ce Sancho qu’elle a trouvé
Well, I’d pop a cap in Sancho
➝ Je collerais une balle à Sancho
And I’d slap her down
➝ Et je lui mettrais une claque
What I really wanna know
➝ Ce que je veux vraiment savoir
Ah, baby, mhmm
➝ Bébé, hmm
What I really wanna say
➝ Ce que je veux vraiment dire
I can’t define
➝ Je n’arrive pas à le formuler
Well, it’s love
➝ C’est de l’amour
That I need, oh
➝ Dont j’ai besoin
My soul will have to
➝ Mon âme devra
Wait till I get back
➝ Attendre que je revienne
To find a Heina of my own
➝ Pour trouver ma propre copine
Daddy’s gonna love one and all
➝ Papa va toutes les aimer
I feel the break
➝ Je sens la cassure
Feel the break, feel the break
➝ Je la sens, je la sens
And I got to live it up
➝ Et je dois profiter à fond
Oh, yeah, huh
➝ Oh, ouais
Well, I swear that I
➝ Je jure que
What I really wanna know
➝ Ce que je veux vraiment savoir
Ah, baby
➝ Bébé
What I really wanna say
➝ Ce que je veux vraiment dire
I can’t define
➝ Je n’arrive pas à le définir
Got love, make it go
➝ J’ai de l’amour, fais-le partir
My soul will have to
➝ Mon âme devra
What I really wanna say
➝ Ce que je veux vraiment dire
Ah, baby
➝ Bébé
What I really wanna say
➝ Ce que je veux vraiment dire
Is I’ve got mine
➝ C’est que j’ai la mienne
And I’ll make it
➝ Et je vais y arriver
Oh, yes I’m coming up
➝ Oui, j’arrive
Tell Sanchito that if
➝ Dis à Sanchito que si
He knows what is good for him
➝ Il sait ce qui est bon pour lui
He best go run and hide
➝ Il ferait mieux de fuir et de se cacher
Daddy’s got a new Forty-Five
➝ Papa a un nouveau .45
And I won’t think twice to stick
➝ Et j’hésiterai pas une seconde à coller
That barrel straight down Sancho’s throat
➝ Le canon droit dans la gorge de Sancho
Believe me when I say that I got
➝ Crois-moi quand je dis que j’ai
Somethin’ for his punk ass
➝ Quelque chose pour ce petit con
What I really wanna know
➝ Ce que je veux vraiment savoir
Ah, baby
➝ Bébé
Ooh, what I really wanna say
➝ Ooh, ce que je veux vraiment dire
Is there’s just one
➝ C’est qu’il n’y a qu’un seul
Way back, and I’ll make it, yeah
➝ Chemin pour revenir, et je vais le trouver
My soul will have to wait
➝ Mon âme devra attendre
Yeah, yeah, yeah
➝ Ouais, ouais, ouais
Vidéo officielle
Crédits
📀 Album : Sublime
📅 Année : 1996
✍️ Auteurs : Bradley Nowell, Eric Wilson, Bud Gaugh
⏳ Durée : 3:03
🎸 Style : Reggae punk / Ska punk